Adieu papa Aladin
Décédé le 22 juillet dernier des suites d'une courte maladie, le très légendaire Aladin Bikoko dont la contribution à la popularisation de notre Assiko national vient enfin d'être inhumé ce 16octobre a Eseka. Près de trois mois pour préparer ses obsèques,ont suffi à sa famille pour communiquer un programme taillé à la mesure de cet icone.
D'après Michel Mahop, ce quinquagénaire d'Eseka, Cette ville de pres de mille âmes n'avait connu pareille ambiance, pareille affluence. Mais grâce au chanteur et guitariste émérite Jean Aladin Bikoko,des visiteurs nombreux partis de plusieurs localités du Cameroun, amoureux de l’Assiko et de son maitre sont venus lui rendre un dernier hommage. Un hommage mérité au Maitre de Notre Assiko national.
Comme le roi Salomon, Aladin a connu les plus beaux délices de sa vie d'artiste. Convolant plusieurs fois en justes noces, avec également une progéniture très nombreuse. Il a initié plusieurs à la fois au chant et aux techniques de la guitare dont il avait le secret. Plus encore, il a facilité comme tous les hommes de la première heure de notre histoire, à la modernisation de notre culture, à la promotion du très électrisant Assiko.Ce rythme qui a fait danser à la fois les culturels et les politiques. Aladin était de cette race d'hommes qui ne dissimulent pas leurs avis. N'avait-il pas osé dans une de ses mélodies paraphrasé l’ecclésiaste en chantant que chaque chose sous le soleil a son temps ''I ki Djam Ligwe Nueng'' ? Une chanson qui selon ses proches a créé de la crainte et la panique au sein de sa famille au temps où tous honneurs étaient rivés au Grand du Cameroun. C'est encore lui visitant un pays de l'occident a chanté que cette race dégage une odeur? Ainsi a durant des lustres était notre ondoyant et très glorieux Aladin.Il était la fierté de notre culture qu’il défendait si bien qu’il a inspiré plusieurs jeunes dans la musique.
Combattant il a vécu, combattant il s'en est allé Heureux certainement d’avoir servi pleinement sa patrie. Lui qui a fait danser les culturels et les politiques s’en est allé en toute modestie. Voilà une fierté qui fait de ce brave homme qui tire sa révérence, de transiter de ce monde ou tout est poussière et poursuite de vent pour un repos mérité là où il vivra désormais dans la paix. L’archevêque métropolitain de Yaoundé Victor Tonye Bakot qui connait bien celui qui s’en va, a dans son sermon de circonstance à la cathedrale notre dame de victoire, demandé a la famille du disparu, à tous les melomanes de Jean Bikoko de rester dans la foi. Il a dit je cite « Les Morts ne sont pas morts, ils passent juste par la mort pour rejoindre Dieu. Que votre foi soit donc plus forte que la détresse » Fin de citation. Un message qui en dit long et qui s’adresse également à la grande famille Mbogliaa aujourd’hui éplorée à la suite de ce départ de celui qui a de tout temps hissée notre culture au sommet.
Jean Aladin Bikoko s’en va comme tous les bâtisseurs le ventre affamé. Il n’a peut-être pas reçu autant qu’il aura donné pour notre culturel. Il n’a pas reçu comme tous les bâtisseurs, les fruits de la croissance. Longtemps il a imploré la tutelle de la culture à l’assister dans ses soins, mais son cri est resté dans le vent. Ce même vent qui a drainé la nouvelle de sa mort, et aujourd’hui… de son inhumation.
Les Messages de condoléances, les bouquets de fleurs et autres extravagances liées aux obsèques ne changeront ce décret de Dieu. Lui qui en l’appelant ce 22juillet à l’hôpital central de Yaoundé, reprenait ce qu’il avait donné : ‘’La mort N’est que la mort soutient le philosophe Eric Emmanuel Smitt,on ne signifie rien par sa mort, mais on la subit’’
Eseka le temps d’un jour est resté célèbre, recevant dans la stricte intimité, les restes de son fils, qu’il a vu naitre. Jean Bikoko Aladin est parti enfin pour un dernier voyage, sous de profonds regrets de ceux qui nombreux sont venus célébrer sa mémoire. Puisse le pape de l’Assiko reposer en paix…requiescat in pace.
Etienne Roustan/Vox-MLK